Le Bassin De Saint-Denis

Cette réserve d’eau de 304 000 m³ destinés à l’irrigation recouvre 7 ha. La digue a été construite en 1835 et un exhaussement a été effectué en 1851.
Il est dit que ce barrage a été réalisé en compensation de l’aménagement de la prise d’un réseau à la fin du XVIIe siècle.
En effet, ce système ingénieux permettant l’alimentation en eau du canal du Midi limitait le débit de l’Alzeau et de ce fait l’irrigation des précieux pâturages et le fonctionnement des nombreux moulins à eau.
En flânant dans le village, les noms de rue vous rappellent l’importance des moulins à eau et de l’industrie papetière au XVIIIe siècle.

Si vous constatez aujourd’hui la quiétude et l’harmonie qui émane du bassin de Saint-Denis, sachez que sa construction fut le fruit de la volonté tenace de ses habitants. Voici quelques éléments de cette histoire :
A la fin du XVIe siècle, la construction du canal du Midi nécessite la réalisation de la prise d’Alzeau et la dérivation d’une partie de ses eaux sur la rigole de la montagne, qui alimente elle-même le barrage de Saint-Ferréol.
En 1682, le premier consul de Saint-Denis, obtient des états du Languedoc le versement d’une rente annuelle de 50 livres, afin de dédommager les habitants de «cette privation considérable d’eau» qui nuit au bon fonctionnement de leurs moulins mais surtout à l’irrigation de leurs prairies. Afin de réduire les déperditions d’eau, la commune décide de remettre en état le canal d’amenée d’eau du village, appelé « béal ».
Mais en 1757, les habitants constatent que moulins et prairies sont en « souffrance ». Ils réclament alors la création d’une chaussée de stockage d’eau. Une ordonnance royale datée de la même année autorise la construction mais le projet ne se réalise pas, faute de moyens.
En 1771, les consuls de Saint-Denis renouvellent vainement leur demande auprès du comté de Caraman, propriétaire du Canal du Midi : « La paroisse vous supplie, Monsieur, par charité, de nous procurer quelques adoucissements (…) et de faire donner une partie de ladite eau de la rigole à la prise dans notre rivière Dalzeau ». Demandes renouvelées en 1817, puis 1820…

Finalement, la décision de construire un barrage est confirmé en 1835, financée en partie par les ventes de coupes de bois communaux.
Les travaux s’achèvent en 1840, avec la construction d’un bassin de stockage de 150 000 m³. L’utilisation des eaux du bassin est organisée dès cette date selon un règlement précis, incluant la perception d’une taxe d’arrosage.
Deux phases supplémentaires sont réalisées : le rehaussement de la digue, entre 1851 et 1856, puis une modification des vannes servant à la distribution des eaux, en 1870.
Il aura fallu près de 80 ans d’âpres négociations pour que le barrage voit enfin le jour !
Aujourd’hui, c’est la commune de Saint-Denis qui est le propriétaire exploitant du barrage. Ces eaux sont réservées exclusivement à l’irrigation régulière des terrains agricoles et jardins environnants.

Données techniques :
propriétaire : Commune de Saint-Denis
Superficie de la retenue : 7 ha
Capacité : 304 000 m³
Réalisation : ouvrage de type barrage poids de type rectiligne. Maçonnerie en blocs de granit équarri. Fondation du mur digue sur un sol granitique.
Potentielle irrigation : 137 ha
Longueur du barrage : 130 m

 

Travaux De Confortement Du Barrage

La politique de sécurisation des barrages de la Montagne Noire (Le Lampy, Cennes Monesties) a rendu obligatoire, par arrêté préfectoral, le confortement du barrage de Saint-Denis

Des travaux sur la digue du bassin de Saint Denis vont être réalisés.

Les services de l’état ainsi que le bureau d’étude mandatés ont préconisé d’abaisser le niveau du bassin à 1 mètre au-dessus de la crépine de fond (afin de garder une réserve d’eau suffisante pour les utilisateurs ).

Il ne faut donc pas s’étonner de voir le bassin baisser progressivement.

L’abaissement a débuté le 1er septembre 2016 en collaboration avec le SAGE (Schéma d’Aménagement et Gestion de l’Eau) afin de venir en aide au soutien d’étiage du Fresquel et de l’Aude (le débit sera d’environ 100 litres par seconde) .
Cette opération est une première dans le département et répond exactement aux directives de la CLE (Commission Locale de l’Eau). Cette commission est l’instance locale de concertation qui élabore le SAGE. Sa composition fait l’objet d’un arrêté préfectoral (décret n°92-1042 du 24 septembre 1992). La CLE définit des axes de travail, recherche les moyens de financement et organise la mise en œuvre du SAGE avec une volonté majeure : réussir la concertation interne et externe, anticiper et résoudre les conflits d’usage.

La durée de l’abaissement est de 18 jours.